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J'ai toujours été paumée quand à mes choix que ce soit pour les études ou professionnellement parlant.
Au lycée, j'ai commencé par faire ES. La logique c'était que je n'aime pas les maths donc pas S, on a des métiers plus safe avec ES que L (du moins c'est ce qu'on nous dit) et vu comment on nous vendait la STT (maintenant STG), ça ne donnait pas envie d'y aller. Du coup ES. Et surtout, parce que je ne savais pas quoi faire.
Je me faisais chier, je n'aimais pas les cours, et j'ai redoublé ma seconde. En même temps quand on n'est pas motivé par ce qu'on fait, ça n'aide pas.
Ma 2ème seconde était spéciale. Je pouvais faire un dossier pour une classe particulière qui mixait programme de seconde et de première. C'était la seconde KG. La moitié était en G pour Galilée et l'autre en K pour Keynes. J'étais en Keynes. C'était une bonne idée, il y avait une bonne ambiance dans la classe donc j'y allais davantage mais je me faisais toujours autant chier. J'ai commencé à pas mal sécher. Au début il fallait me forcer et après c'est moi qui engrenait les autres à ne pas y aller ...
J'étais Déléguée de classe cette année là. Et au conseil de classe de fin d'année, ils m'ont dit que je pouvais passer en ES mais j'aurai des difficultés vu mes notes (j'étais juste) ou aller à la première année de STG (c'était l'année où STT devenait STG). Que si j'allais en STG, j'allais réussir sans soucis. Et imaginez vous entouré de tous vos profs, et on vous demande de choisir dans l'instant. Je ne connaissais pas STG, je savais qu'en ES il n'y avait que la sociale qui me plaisait ce qui n'avait représenté qu'un cours de toute l'année par rapport à l'économie.
Alors let's go STG.
Bon ben c'était aussi pourri que ES. Et pour couronner le tout, pour entrer en Terminale STG, il n'y avait pas assez de place pour tout le monde, c'était sur dossier. Je n'ai pas été prise alors j'ai du changer de lycée. Tous mes potes était là. C'était dur. Je suis allé en Terminale dans une autre ville, c'était un petit lycée donc tout le monde se connaissait déjà. Pire année scolaire de ma vie. J'étais seule toute l'année. Des gens se foutaient de ma gueule. C'était des gens de 1ère qui seraient dans ma classe si je redoublais. J'ai séché minimum la moitié de l'année. Aucune motivation à aller dans une classe où personne ne t'adresse la parole, où tu n'es pas motivé par ce que tu apprends. Il n'y avait que la philo. C'était tellement merveilleux la philo ! Et j'avais de bonnes notes en plus.
Quand les gens séchaient le dernier mois, c'est là où j'étais présente tous les jours. Les profs faisaient des révisions du programme. Et contre toute attente, j'ai surpris tout le monde, mais j'ai eu mon BAC du premier coup. Pure fierté !
Je ne savais pas quoi faire de ma vie. Sait-on ce qu'on veut à 17 ans ? J'ai 29 ans et je ne sais toujours pas dans plein de domaines ! Bref
Qu'est ce qu'on fait quand on ne sait pas ? On suit la logique. STG, la suite c'est un BTS. Soit compta, banque, ou secrétariat. Les nombres ughhhhh alors secrétariat. Me voilà donc en BTS Assistant de Direction. Dans le même lycée. Heureusement j'avais une classe de malade. On a passé 2 bonnes années.
C'est là aussi qu'on voit à quel point l'ambiance c'est très important. Et même si ce n'était pas le meilleur truc au monde, j'ai quand même appris des choses utiles et j'ai eu de belles fiertés ces 2 années là. Avec 2 potes on a préparé et animé une conférence sur le don d'organe avec une Association, des greffés, des donneurs, des familles etc. C'était super enrichissant ! Puis il y a eu mes stages aussi, qui étaient un premier pas dans le milieu pro. Et ce n'était pas passionnant mais ça restait intéressant.
Le BTS se termine plutôt bien. Et me voilà lancée sur le marché du travail. J'ai eu trop de chance ! Je n'ai pas cherché de l'été. Je me fais un profil sur Monster, je suis démarchée par Expectra et je commence mon premier taff fin septembre !
Je n'avais pas conscience à quel point j'avais eu du cul. Sur le coup je ne comprenais pas pourquoi il y avait autant de chômage alors que ça avait été plutôt simple pour moi. J'étais trop mignonne lol
J'ai taffé 3 mois comme Agent Administratif dans une boite où je ne sais toujours pas ce qu'on foutait en fait. Alors bêtement je faisais ce qu'on me disait de faire. Il y a eu des péripéties dans ce taff (et dans les autres) mais là je reste globale.Pour ce qui mérite d'être développé, je ferai ça plus tard. Donc : ils me proposent un CDI à la fin de la période d'essai et je dis non. Je me faisais tellement chier ! Les dames étaient là depuis 30 ans et je me disais que je ne tiendrai pas 2 ans dans ce truc. J'ai besoin de stimulation, j'ai besoin d'être un peu plus passionnée.
Sauf que du coup, j'ai eu ma première vague de 8 mois de chômage. Les 3 ou 4 premiers mois c'est tranquille c'est les vacances. Mais après je n'en pouvais plus d'être chez moi, je pétais un plomb !
Une pote à l'ancienne allait reprendre ses études alors elle m'a refilé son job de secrétaire dans un cabinet de géomètre. Pire travail de ma vie ! Je ne suis restée qu'un mois. Le patron était horrible, j'allais au taff la boule au ventre et parfois en pleurant.
Mais j'ai eu du cul parce que même pas un mois après je retrouvais du travail et là c'était cool. Pourtant le poste était moins élevé dans l'échelle sociale du monde du secrétariat. J'étais conseillère téléphonique. C'était une mission de 3 mois. J'étais contente d'aller au taff. J'ai besoin de me sentir dans un environnement plus ou moins bienveillant pour être bien dans mon quotidien et pour être efficace.
Puis re chômage, puis mission de 3 mois pour SFR comme Agent Administratif. Et là c'est re du cliquage professionnel, autrement dit ennuyant à souhait. Mais bon, ça payait, et j'en avais besoin donc bon. Puis re chômage jusqu'à ma 2ème mission comme Conseillère téléphonique dans la même boite avec la même Manager que l'an passé.
Puis re chômage, pendant 9 mois cette fois.
Quand je dis chômage, je n'ai jamais touché d'argent,parce que je n'ai jamais travaillé plus d'un certain nombre d'heures d'affilé. Et je peux vous dire, que tant de temps sans taff, ça fou un coup à l'estime de soi. Et pourtant je cherchais (au début).
Mais là, j'en avais marre. Marre de chercher des jobs qui ne me plaisaient pas. En plus, quand je lisais les annonces j'avais l'impression d'être une merde qui ne sait rien faire. Et il fallait convaincre aux entretiens d'embauche alors qu'on a l'impression de ne pas être capable et qu'en plus ben non ça ne me plaisait pas !
A la question " pourquoi notre entreprise ? ", j'avais envie de leur répondre : pourquoi tant de narcissisme ? J'ai besoin de taffer et d'avoir un salaire comme tout le monde. Les entretiens d'embauche c'est du théâtre. Plus t'es doué pour faire comme si, plus c'est bon. En tout cas, quand ça n'est pas ton job de coeur. Et ce n'était pas mon cas.
Bref ras le cul de me battre pour quelque chose qui ne me faisait pas envie. Alors je me suis posé les bonnes questions : ai-je envie de continuer à chercher et même obtenir des postes d'Agent Administratif, Conseillère téléphonique, Opératrice de saisie, Secrétaire, Assistante Administrative ou Assistante de Direction ?
Non. Est ce que j'ai malgré tout appris des trucs cool ? Oui, carrément. Mais ce n'est pas pour moi.
Et la goutte d'eau qui a fait déborder le vase c'était l'irrespect d'une meuf d'intérim + ne pas avoir été embauchée après un entretien d'Opératrice de saisie.
Demi goutte :
Une dame d'une interim me contact après avoir vu mon CV sur Monster. Cool un entretien dans une agence pour me proposer un job !!! Depuis le temps !! J'y vais gaiement. Je suis toujours une nana souriante. Je me sape bien. Elle me reçoit. On était seules. Elle prend mon CV, tape sur son ordi et me dit qu'il n'y a pas d'offres pour moi. Je dis ok (déjà, pourquoi elle m'a mitto et pourquoi elle me fait venir jusque là pour rien alors que mon CV elle l'avait en ligne ?). Puis elle rajoute qu'avec ce CV je ne trouverais jamais de poste, ou pas plus haut qu'opératrice de saisie (alors que jusque là, sur mon CV je n'avais que des choses d'Agent Administratif/Conseillère téléphonique/Secrétaire ==> tout ça c'est au dessus en termes de hiérarchie, par rapport à Opératrice de saisie qui est au plus bas).
Je lui dis d'accord et je me casse. J'aurai adoré être une badass à l'époque putain !!! Non mais pardon !!! Quel manque de respect quoi ! Je ne peux pas l'affirmer mais il y a de grandes chances qu'on soit face à un cas pur de grossophobie OU l'agence était dans la merde alors ils accueillent des gens pour les entrer dans leurs adhérents pour faire gonfler leur plus value (ça se fait très souvent, et ça m'est arrivé avec une autre boite d'intérim qui venait d'ouvrir).
Goutte complète :
Je vais à un entretien d'Opératrice de saisie. Une demi journée d'entretien avec plein de tests blablabla. On finit par être 3 sur je ne sais plus combien à être en demi finale (c'est l'impression que ça donne !). La nana nous reçoit dans un bureau à part. Et elle nous compare chacune devant les autres. Mais qui crée les règles dans les RH sérieusement ? Et elle me dit qu'au test de rapidité, j'ai été la moins rapide des 3 mais j'ai fais presque aucune fautes. Ok, c'est positif ça. Ben figurez-vous que non ! Pour elle il valait mieux être plus rapide et faire plus d'erreurs. Je n'ai pas été prise. Et là s'en était trop pour mon estime.
Je suis rentrée chez moi. Déjà, sortir d'un BTS Assistant de Direction et commencer Agent Administratif c'est dur. Mais on a besoin de bosser alors on prend. Et c'est le jeu, tu montes avec le temps. Ok. Mais ne pas être prise à un poste d'Opératrice de saisie ? Franchement, à l'époque j'ai eu honte.
Ce n'est pas comme si profondément je savais que c'était ma voie.
Alors ok mais que faire ? J'avais 23 ans. Et je n'ai pas vraiment cherché de vocation. J'ai écouté mon coeur. Le social me plaisait en ES, la Philo m'intéressait en Terminale. Je savais que j'avais un penchant pour des matières comme ça. Et tout à coup, la Psychologie m'est apparue.
Je n'ai pas fait de recherches sur ce que ça impliquait, quelles sont les matières qui composait le cursus. Je me voyais juste bien Psychologue. Et j'ai souvent eu se penchant pour m'occuper plus des autres que de moi, j'ai toujours été celle qui écoute, l'épaule (ce qui au final est un argument de merde pour entrer en Psycho en fait mais bon, je ne le savais pas à l'époque).
J'ai trouvé 3 fac qui proposaient la Psycho. J'ai postulé aux 3. J'ai été prise dans les 3. Elles étaient toutes à 2h de chez moi environ. Et j'ai choisi l'Université Paris 8 parce que c'était le terminus du métro ce qui veut dire que tu peux choisir ta place quand tu rentres et non tout te taper debout (oui ça compte !). Mais aussi parce que c'était la seule qui proposait en Licence 1, une possibilité de prendre un cours de Science de l'éducation ou de sociologie.
Donc vers mars 2012 j'ai postulé, j'ai du savoir vers juin/juillet si j'étais prise et je commençais fin septembre.
Même si j'étais au chômage, ça n'avait plus ce goût infecte. J'avais à nouveau un but.
Ce n'était pas non plus une décision simple. Aller en psycho voulait dire reprendre pour 5 années d'études. Donc, si je faisais tout d'une traite, terminer mes études à 28 ans et rester chez mes parents en attendant. Sachant qu'à mes 23 ans j'en avais déjà marre, j'avais envie de démarrer ma vie d'adulte aussi.
La décision fut prise et en septembre 2012, me voilà dans les amphi de Paris 8 =)